vendredi 15 février 2008

reprise de la route après les rencontres togolaises

Reprise de la route après les rencontres Togolaise, et surtout celle d’Adama qui nous laisse le souvenir de son parcours de femme artiste dans un pays où comédienne, pour la plupart des gens, rime avec prostituée. Serait ce grandiloquent de parler d’une leçon de vie et courage ? Il s’agit pourtant de cela. Nous remporterons avec nous, deux cadeaux construits le jour même, dans l’urgence, par ses soins : deux marionnettes à fils.

Reprise de la route donc, passage d’une nouvelle frontière en voiture cette fois. Paysages côtiers, routes chaotiques, nids de poules, mer, lagune, villages de pêcheurs blottis sous les palmiers, contrôles policiers, poussière, boissons, nourritures proposés à chaque arrêt, enfants riants en nous surnommant « les blancs à longs nez ». A toute vitesse nous effleurons ces visages du Ghana sur lesquels malheureusement nous ne nous attarderons pas. Quatre heures de temps volées moment de respiration, de temps suspendu avant notre arrivée à Accra.

Et nous voilà arrivés, Niamey est bien loin. Ici, nous sommes dans une des plus grandes villes de l’Afrique de l’ouest, circulation digne d’un périphérique parisien aux heures de pointe.

Agitation, bruit, foule, couleurs, couleurs. Belles rencontres au Lycée français et à l’Alliance Française, où nous sommes accueillis par des Français et des Ghanaéens souriants, passionnants, passionnés… et aussi par quelques nuées de moustiques voraces visiblement également passionnément intéressés par notre peau toujours obstinément blafarde.

Férocement nous continuons avec notre quatuor « chance et bonne santé in Africa » : coca à gogo, anti-moustique, crème solaire et petit gel désinfectant pour les mains, tandis qu’autour de nous tout nous pousse à remettre notre vie, notre âme, nos cheveux, et également notre porte monnaie à Dieu. Ici tout ce qui se dit, se vend et s’achète passe sous le regard de Dieu « God is my pilot » sur les Taxi, « God is good » près des téléphones, « Nothing without God » sur les banques, « Glory with God » chez le barbier, God, God, Dieu partout et sur tous les murs de la ville. Dieu dans les prières du matin, dans les chants du soir. Et surtout dans la messe du dimanche matin, où chacun habillé de ses plus beaux atours va chanter, prier, et même danser sur des rythmes rappelant les gospels américains.

Avec un vague malaise nous mettons également les pieds dans un hôtel de luxe (largement au dessus de nos moyens), où la clientèle majoritairement blanche se fait servir par des employés essentiellement noirs. Nous cèderons néanmoins au luxe et à l’appel de la piscine à 39° avant de nous enfoncer aujourd’hui et demain avec Love et Rachel dans la fournaise du marché d’Accra… Faiblum humanum est.

Texte : Natacha

Image : Claire

2 commentaires:

CDOD a dit…

Beaux commentaires et bon courage.
Beau spectacle, hier au Quai.
Bisous.

Odile et Christian

Anonyme a dit…

coucou les "yovos"!
plongée dans votre univers depuis hier 18h avec une toute autre ambiance dans Les tailleurs ... musique prenante, angoissante parfois, arythmique ou accompagnant les mouvements des danseurs! Belle performance des acteurs, bravo pour l'originalité et la finesse de la mise en scène...Merci pour ce beau et bon moment.