dimanche 10 février 2008

on a marché dans Niamey

Niamey, 8h26, la ville s'éveille.
encore en tête la soirée d'hier, dans un resto-tente posé au bord d'une piste, avec deux comédiens du niger, Ibrahim et Ali (des tréteaux du niger). soirée passée à manger des plats sortis de je ne sais où, délicieux, à écouter les histoires et les anedoctes de deux artistes de l'autre bout du monde, le théâtre qu'ils ont au fond des tripes, et qu'ils tiennent en vie comme ils le peuvent dans ce pays où tout est si différent. inutile de revenir sur la leçon d'humilité prise...
au cours de la discussion, toutes les trente secondes, celui qui débarrasse et nettoie les tables passent, une radio dans la poche de sa chemise, une radio qui hurle de la musique, sur une fréquence si mal réglée qu'on se surprend presque à esperer la panne de piles, et puis non, on finit par trouver ça normal, voire à vouloir lui scotcher autour du cou la radio dernier cri qui fera palir d'envie toute la clientèle.
la clientèle... celle qui laisse, en faisant mine de ne rien voir, les yeux de ceux qui ont faim piocher à pleine main dans les restes, dans l'assiette, et qui repartent en fourrant leur butin dans un petit sac plastic, avec leur regard un peu plus honteux encore, avant de disparaitre dans la poussière des rues mal éclairées.

la journée d'hier...
le musée national du niger, où comment, dixit Claire, oublier toute notion de muséographie... discussion avec celui qui se fait nommer "le diable rouge", et qui oscille entre l'envie de nous appeler ses frêres blancs, et celle "d'enculer la France". quand je pense à ce qu'elle a pu faire ici comme dans toute l'afrique, je me proposerais bien de lui tenir.... mais non, surtout pas de politique, soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien....



il y a eu aussi le marché, où comment, dixit moi, oublier toute notion rationelle de "marchéologie"... et pourtant...
pourtant c'est d'une beauté sans nom, comme tout ce qu'on voit ici d'ailleurs, une beauté violente et radicale, qui bouscule tout, arrache tout, et montre la vie accrochée à son fil, petite araignée qui ne lachera pas. pas de leçon à donner, non, un homme est un homme, et ici il y en a à prendre, des leçons...

Texte : Fab
Photos : Claire

2 commentaires:

Anonyme a dit…

formidable ! une aventure vecue ici et la bas....
a bientot la valise !! on vous regarde !
antoine arlot

Unknown a dit…

Chaudenay, 14h22. Un dimanche tout doux. Un peu de soleil, la fumée des cheminées, quelques beignets trop sucrés en petit déjeuner, mon ordinateur sur les genoux. Je viens ici pour lire et écouter un peu de vous. Vous suivre de loin, mais vous suivre quand même ! Je dévore vos textes, vos photos et vos sons... Profitez de tout, prenez soin de Horn. Je vous aime.